Les bureaux de bienfaisance

Sous l’ancien régime, la protection sociale est confiée à la charité et à la solidarité familiale. Avoir beaucoup d’enfants est la meilleure garantie pour ses vieux jours.

La fraternité entre tous les citoyens devient une obligation avec la Révolution et les municipalités doivent prévoir l’aide aux indigents, orphelins et malades.

Selon l’article 21 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793 :
“les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler”. 

Les bureaux de bienfaisance sont créés par la loi du 7 frimaire an V (27 novembre 1796). A Ennezat la maison de charité ou encore dénommée « hospice de charité » apparait sur le registre du conseil municipal dès le 5 ventose an V (23 février 1797).

Les comptes des bureaux sont passés au peigne fin

Ils sont destinés à secourir à domicile et en nature les personnes que les circonstances ont placées dans un état de pauvreté, d’infirmité ou d’abandon. Ils sont gérés par une commission administrative formée de délégués de l’administration, nommés par le préfet, et de membres élus par les conseils municipaux.
5 ventôse an 5 : nomination de 3 administrateurs pour l’hospice de charité de la commune d’Ennezat, J.B. Gerzat, Étienne Terme et Victor Cathonnet.

Ces bureaux sont aussi alimentés par des legs


25 nivôse an 6 :les mêmes commissaires sont reconduits pour gérer les revenus de l’hospice civil de la commune : J.B. Gerzat, Étienne Terme et Victor Cathonnet.


Distribution de secours à 30 indigents

Au fil du siècle le Pôle santé s’organise :
la mortalité infantile est alors très importante et d’autant plus les enfants placés en nourrice, d’où la loi du 23 décembre 1874, dite loi Roussel, relative à la protection des enfants de premier âge.

5 enfants en nourrice en 1883 à Ennezat

C’est la loi du 15 juillet 1893 votée sous la 3ème République qui crée l’Assistance médicale gratuite (AMG), permettant aux malades les plus pauvres (malades, vieillards et infirmes privés de ressources) de bénéficier d’un accès gratuit aux soins de santé.
En 1897, à Ennezat 26 personnes ont bénéficié de cette AMG et en 1920, ils sont 39 personnes à en bénéficier.

La loi de 1893 sera suivie par celle du 17/06 et du 30/07/1913 relative aux femmes en couches.


Au cours du XXe siècle, les fonctions des bureaux de bienfaisance évoluent, celui d’Ennezat est toujours actif, de nombreux tickets de pain à prix réduits sont distribués dans les années 1920 – 1921 puis dans les années 1927-1928- et 1929.

Le règlement de 1920 ouvre la voie à de nouvelles formes de secours. Des services externes sont créés tels que : consultations de nourrissons, crèches, dispensaires, maisons hospitalières, infirmières-visiteuses, fourneaux alimentaires, ateliers d’assistance par le travail.

En 1953, les bureaux d’assistance vont fusionner avec les bureaux de bienfaisance et les CCAS vont voir le jour. Entre temps les allocations familiales ont été généralisées en 1938 et la sécurité sociale a été créée en 1945.